ATR donne la parole aux acteurs du tourisme responsable
Frédéric, directeur de l’agence Atalante, nous livre son témoignage sur sa vision du tourisme resposable en général, et d’ATR en particulier. Mais aussi sur ses plus beaux souvenirs et ses rêves de voyages…
Je suis passionné de trekking et d’alpinisme. En 2001, j’ai pris 6 mois pour voyager autour du monde, et j’ai eu l’immense chance de grimper le Makalu 2, un “7000” à la frontière Népal-Tibet. Cette expédition a changé ma vie : le guide s’appelait Ludovic Challeat, l’agence Atalante. Pour 7 participants, notre caravane comportait 44 porteurs, 2 cuisiniers, 1 sirdar, 3 sherpas d’altitude. C’est là que j’ai compris l’idée des retombées bénéfiques du tourisme. Deux ans plus tard, je rentrais chez Atalante en tant que chef de produit Asie. La belle histoire dure depuis plus de 10 ans, et le sens profond d’Atalante continue de me faire lever chaque matin avec enthousiasme.
Le Tourisme Responsable est inscrit dans la génétique d’Atalante : c’est son co-fondateur Christophe Leservoisier qui a écrit la “charte éthique du voyageur” en 1996. Ce texte a permis de sensibiliser les voyageurs à la question du tourisme responsable. Par la suite, Atalante a participé à co-fonder ATR avec l’ensemble des TOs de la profession, et a mis à disposition pour tous la charte éthique, qui s’est avérée bien utile pour sensibiliser les 200 000 voyageurs annuels d’ATR. En 2010, c’est sur la difficile question du Sahara qu’Atalante a généré une belle idée. Pour aider nos équipes locales à se reconvertir, nous avons travaillé avec la plate-forme de micro-credit Xetic, et demandé à nos clients de co-financer les prêts. La première newsletter est partie en septembre 2011 pour aider Issouf Maha au Niger, et le projet a été financé en moins de 24 heures. 3 opérations ont suivi en Mauritanie, en Algérie, eu Mali, avec le même succès. C’est une petite pierre, mais nous en sommes très fiers.
Dans le Sahara, si la dune est sale et le chamelier mal équipé, la magie ne peut pas opérer. Cet exemple tout simple illustre le sens d’ATR. ATR, c’est une vision responsable du tourisme et de son impact sur l’économie mondiale ! La nature et les hommes sont notre patrimoine, le protéger génère un tourisme bénéfique, respectueux, à long terme. Un des grands mérites de l’association est de mettre nos voyageurs au centre de cette responsabilité. C’est en allant sur le terrain qu’on observe, écoute et agit pour un monde meilleur. Enfin, je me réjouis chaque jour de la convergence de valeurs qui s’affirme entre l’ensemble des Tour-opérateurs qui composent ATR. Sur ce sujet là, on oublie la concurrence, on revient aux racines, au sens qui nous a tous amenés vers ce métier.
Mon plus beau souvenir de voyage, c’était au Tibet : nous avons exploré une vallée qui relie le Tibet central au plateau du Changtang, via un col jamais franchi. Les yaks n’avaient jamais travaillé pour un groupe de trek, ils envoyaient balader nos sacs dans tous les sens, plusieurs fois par jour, dans un espèce de rodéo joyeux ! Le jour du col, après un difficile passage de rimaye, les yaks s’enfonçaient dans la neige ramollie, j’ai cru qu’on y arriverait jamais. Sans oublier la grève des yakmen la veille au soir, qui ne voulaient plus y aller ;0) Finalement, nous sommes passés, et le soir même, face au bleu irréel du Lac Namtso, bien que les 4X4 attendus se soient transformés en camion benne, nous avons profondément savouré notre aventure. C’est l’alea qui crée les plus grands souvenirs, même si mon métier consiste en bonne partie à le réduire ! Je pars début avril au Bhoutan, pour un grand trek himalayen dont je rêve depuis longtemps. Ca promet ! Et puisqu’on parle de rêves, j’avoue que le Sahara me manque : un grand périple à pied au Niger aurait mes faveurs, quand la paix sera revenue.
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