Gaëlle Oguer

©Gaëlle Annecy - novembre 2021

1/ Qui êtes-vous ? Que faîtes-vous ?

  • Merci de faire un portrait de vous-même, votre âge, votre parcours en bref, votre fonction dans l’entreprise, depuis quand, etc…
  • Ce qui vous fait lever le matin… et pourquoi pas sur le plan personnel, vos passions, vos hobbies…

Gaëlle Oguer colonne de buren août 2019

Je m’appelle Gaëlle Oguer, j’ai 22 ans, je vis à Paris mais je suis originaire de Besançon en Franche-Comté, et plus particulièrement du quartier de Planoise.  J’y ai vécu jusqu’à mes 19 ans, année où j’ai décidé de partir à Paris pour mes études. 

Ma relation avec le tourisme et le voyage a débuté très jeune puisque mes parents avaient à cœur de nous faire partir en vacances au moins tous les 2 ans. Nous avons donc beaucoup voyagé dans le sud de la France, autant à l’Est qu’à l’Ouest. Très curieux, nous adorons visiter des sites culturels et historiques comme des châteaux, des vignes, etc. Ces visites m’ont donné envie de consacrer ma vie à la culture et en grandissant j’ai eu l’ambition de devenir guide conférencière, ce qui m’a mené jusqu’à Paris. 

Après une année de licence d’Art du spectacle à Besançon, j’ai commencé une licence de Médiation culturelle à la Sorbonne Nouvelle et me suis spécialisée en Géopolitique et Tourisme culturel. Cette formation a modelé ma vision de l’avenir en me faisant découvrir la multitude de métiers existant dans le monde touristique. Ainsi, j’ai pour ambition de travailler à la promotion d’un tourisme responsable, sur un ou plusieurs territoires. 

En parallèle de mes études, j’ai réussi à lier nécessité et plaisir en trouvant des jobs étudiants dans le milieu culturel et/ou touristique : j’ai donc travaillé à la Cathédrale Notre Dame de Paris, une expérience incroyable qui m’a beaucoup sensibilisé à l’ouverture aux autres. Cette expérience m’a ouvert les portes du Louvre puis de l’Opéra-Comique. Ces institutions m’ont grandement sensibilisé au tourisme de masse. C’est au même moment que j’ai commencé à voyager à l’étranger et à changer mon mode de vie et de consommation, autant au quotidien que lors de mes voyages. 

Aujourd’hui, j’ai la chance d’intégrer ATR en alternance dans le cadre de mon master Développement et Aménagement Touristique des Territoires à l’IREST (Panthéon-Sorbonne Paris 1).

  • Et un bref portrait de votre entreprise, son métier, sa taille, ses principales caractéristiques, ses grandes destinations, sa singularité…

Agir pour un Tourisme Responsable est une association née en 2004 avec pour ambition de réunir les principaux tour-opérateurs d’aventures engagés dans l’amélioration de l’impact de leur activité sur la planète et ses habitants. Aujourd’hui ATR a toujours la même ambition mais a élargi son cercle à d’autres familles d’opérateurs de voyages engagés dans le tourisme responsable. Cet investissement est marqué par le label ATR qui certifie l’engagement de chacun vers un tourisme plus responsable.

 

2/ Pourquoi avoir rejoint à ATR ?

ATR est un écosystème de professionnels humainement et intellectuellement riche. Mon travail doit me faire grandir et doit me permettre de faire grandir les autres. Après une intervention d’ATR lors de ma dernière année de licence, j’ai demandé à intégrer l’association pour mon master, me permettant ainsi d’évoluer dans une environnement de travail fertile et passionnant. De plus, je suis persuadée que le tourisme peut être une force pour le développement des territoires et la protection de la planète, autant qu’une menace. Plutôt qu’ignorer le futur, j’ai décidé de m’engager à le préserver en intégrant ATR. 

Cependant, c’est l’aspect concret des actions qui m’a poussé à me former au sein de l’association. En effet, le terme d’”Agir” marque la volonté d’aller de l’avant, de façonner le tourisme de demain dès aujourd’hui par des petites ou grandes actions. Je voulais à mon tour et à mon échelle agir, ne plus seulement être spectatrice et attendre la fin de mon cursus pour mettre en place des choses. De fait, durant les deux années qui arrivent, je serai en charge de créer des fiches destinations. Celles-ci permettront de sensibiliser, renseigner et aider autant les voyageurs, que les professionnels du tourisme ou les auditeurs sur les enjeux et les bonnes pratiques touristiques de chaque destination. 

  • Que représente pour vous le tourisme responsable (en général) ?

C’est une nécessité. Bien sûr d’un point de vue environnemental, ignorer l’état de la planète et de l’impact du tourisme sur celui-ci serait à mon sens une erreur. Selon moi, le voyage de demain ne peut exister si et seulement si nous faisons tout pour préserver ce qu’il nous reste de notre planète et de nos éco-systèmes. 

Cependant, il ne faut pas négliger l’aspect social, économique et humain du tourisme. Afin que les souvenirs soient bons des deux côtés de la chaîne, s’engager à changer les choses socialement et économiquement font partie de mes ambitions personnelles et professionnelles. 

  • Et le label ATR en particulier ?

Le label ATR est ce pourquoi j’ai postulé. De fait, il apporte de la rigueur et un cadre nécessaire aux engagements de chacun. Il permet de progresser pas à pas pour arriver tous ensemble à modeler un tourisme plus humain, sain et responsable. C’est également un outil de sensibilisation et un moyen de paraître plus crédible. 

  • Y-a-t-il des thématiques ou des actions qu’ATR ne couvre pas ? Lesquelles ?

Tout est perfectible bien entendu. Selon moi, l’un des aspects peu exploités par ATR c’est justement la sensibilisation par le biais de la communication. 

Les bonnes pratiques et les conseils doivent être partagés le plus possible. Cela passe non seulement par les voyages et leur création mais aussi par la communication externe, par les anciens et nouveaux médias, par l’échange avec les futurs acteurs touristiques (les étudiants notamment). Informer est déjà une action importante, c’est même l’un des critères du label. 

Les fiches destinations est un excellent outil qui, pour les professionnels du tourisme mais pas que, permet d’agir sur une destination en particulier. Durant ces deux années qui se présentent, j’espère aider au mieux chacun à agir localement grâce à cette communication.

 

 3/ Comment agir pour un tourisme responsable ? 

  • Pouvez-vous nous donner un exemple de bonne pratique ?

S’informer est pour moi essentiel : plus on en sait, plus l’on peut faire attention à nos pratiques. Il est donc important de se renseigner sur la destination, par les fiches destinations mais aussi auprès des voyagistes, des locaux et des spécialistes de la destination. Ainsi, vous pourrez savoir ce qu’il est bon de faire ou de ne pas faire, s’adapter à chaque destination, chaque pratique, être ouvert sur le monde. Ensuite, de façon plus globale, choisir des professionnels impliqués, comprendre les us et coutumes de la destination, limiter sa fréquence de voyage ou allonger sa durée de séjour lorsque l’on veut partir loin, mais aussi apprendre à redécouvrir l’environnement autour de chez soi. 

  • Comment agissez-vous vous-même personnellement ?

Je ne me déplace que très rarement en voiture (l’un des avantages à être étudiante à Paris) et lorsque je rentre chez mes parents je ne le fais qu’en train. Je me renseigne beaucoup sur le monde qui m’entoure, en France ou à l’international. J’ai décidé de voyager moins souvent et plus longtemps lorsque je pars loin. Je fais attention aux choix des logements, à ma consommation sur place, aux respects des droits humains et à la protection des sites naturels et des espèces fragiles. 

Et puisque agir ne se fait pas uniquement pendant le voyage j’ai revu tout mon mode de consommation : je privilégie la seconde-main, les paniers anti-gaspillage, je me fournis en fruits et légumes auprès de producteurs locaux (les universités ayant une association écologique offrent souvent des paniers circuit-court à prix réduits, renseignez-vous !). 

Bien sûr, j’ai encore beaucoup de chemin à faire et ma consommation ne sera probablement jamais parfaite mais chacun peut agir à son échelle, et faire partie d’ATR me permet de me perfectionner chaque jour un peu plus. 

  • Comment voyez-vous le tourisme à l’avenir, en quoi peut-il être plus responsable ?

Le tourisme responsable n’est plus une option selon moi. Si l’on veut pouvoir encore voyager, nous devons revoir notre manière de le faire pour être plus respectueux non seulement de la nature mais aussi de l’Homme. 

Nous devons réduire nos déchets, recycler, respecter la biodiversité et les paysages en les préservant (car c’est eux qui font la beauté de notre planète), déconcentrer le tourisme spatialement et temporellement (en d’autres termes éviter la surfréquentation de certains sites et les hautes saisons ou horaires de pointes, …).

Le tourisme à l’avenir devrait redevenir un bien rare. Non pas à cause de son prix mais à cause de son impact. Favoriser la rencontre, les échanges humains, redonner du sens au voyage. Il faut sensibiliser tout le monde, toutes les générations à l’impact des vols low-cost, des séjours multiples de courtes durées, des conditions de travail, des conditions d’exploitation des espèces, de la destruction des sites naturels et culturels. En mutualisant notre action à l’échelle nationale, nous pourrons avancer plus loin. 

  • D’après-vous, quelles vont être les conséquences du Covid 19 ? Sur la profession ? Sur le monde du tourisme et des TO ?

Je pense que la Covid-19 aura des effets sur le court et le long terme, qui peuvent être positifs ou négatifs. Positifs si l’on prend la situation de façon critique, nous pouvons tirer des leçons sur notre manière de voyager. L’année 2020 a vu une relocalisation forcée en France pour les vacances des français. Cependant, certains lieux en ont souffert, à l’international comme à l’échelle locale. A l’international car beaucoup de destinations ont perdu une grande partie de leur chiffre d’affaires, alors que l’activité touristique représente un gagne-pain considérable. A l’échelle locale car la capacité d’accueil de certains sites ne correspondaient pas au nombre de visiteurs accueillis durant cette période. Sur le long terme, j’espère que la Covid-19 transformera le produit touristique en un voyage plus mesuré.  

 

4/ Le voyage et vous

  • Quel est votre meilleur souvenir de voyage ? (Une émotion, une sensation, une rencontre ?)

Mon meilleur souvenir de voyage est en Croatie en septembre 2020. La Covid-19 et le mois de septembre ont vidé le pays des quelques touristes habituellement présents. Nous avons longé toute la côte Ouest de Dubrovnik à Zadar en passant par les îles de Pag et Hvar. La multitude de paysages, la gastronomie, la culture, la gentillesse des habitants, m’a fait tomber amoureuse de ce pays incroyable, marqué par la guerre et la beauté de la nature. 

L’Île de Pag et ses paysages lunaires, grands producteurs de fromage, septembre 2020
  • Quel est le voyage de vos rêves ou votre prochain voyage ?

Même si la situation sanitaire ne me permet pas encore d’être totalement sûre de ma prochaine destination, j’aimerai énormément aller en Egypte, découvrir cette culture ancienne dont je rêve depuis toute petite. Cependant, je rêve de voyager depuis si longtemps que la liste est longue : j’aimerai découvrir l’Amérique Latine et parcourir la Cordillères des Andes, mais également l’Asie du Sud, en sillonnant des pays comme le Vietnam, le Cambodge, pendant plusieurs mois. L’un des voyages qui m’attire le plus est la redécouverte de la France, faire le tour de notre pays est un bon début à mon goût de la découverte du monde. Enfin, le voyage qui me fait rêver depuis toujours est le Costa Rica.

 

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