A l’occasion du Salon Terra Scientifica du 24 au 26 mars 2023, l’équipe d’Agir pour un  Tourisme Responsable s’est rendu à la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris !

 

Salon international des Sciences Participatives
et du Voyage Scientifique

Lier voyage et recherche scientifique c’est possible ! L’approche et l’apprentissage se font par la pratique. Le fait de faire des expériences, et donc des erreurs est le cœur de l’activité de recherche.  L’implication des citoyens «  non-chercheurs  » apporte un point de vue complètement différent et permet de faire avancer différemment la science !

C’est ainsi que l’approche scientifique et participative du voyage lui apporte du sens et surtout une utilité.

« Les voyages scientifiques sont ouverts à tous, pas seulement aux professionnels des sciences, c’est l’occasion de découvrir les sciences ou de s’y perfectionner. Dans des contrées lointaines mais aussi parfois plus proches que ce que l’on pourrait imaginer, ce n’est pas seulement un voyage en nombre de kilomètres mais surtout une aventure personnelle. C’est être acteur d’un projet de recherche et pas seulement consommateur. C’est aussi se réapproprier, découvrir ou redécouvrir son environnement. » (tiré du site Terra Scientifica)

ATR représenté par Julien Buot et Jean-Christophe Guérin ont tenus lors de ce salon deux table-ronde dont nous vous faisons le récapitulatif dans cet article.

 

Les vertus pédagogiques des voyages

N’est-ce pas là l’une des plus belles vertus d’un voyage et ce pourquoi on continue malgré le travel bashing à exercer notre profession ?

Julien Buot, Directeur de l’association Agir pour un Tourisme Responsable (ATR) a animé une conférence sur les vertus pédagogiques des voyages. Il a donné la parole à Thomas EGLI de l’ONG Objectif Sciences International (OSI) et Jean-Christophe Guérin, Directeur du voyagiste VIE SAUVAGE et de Fika Voyages, membre du bureau de l’association,

« Il n’y a pas de mauvais voyageurs mais des voyageurs mal informés » clamait la Charte éthique du voyageur dès 1996 invitant les professionnels à sensibiliser leurs clients aux vertus du voyage responsable.
Alors qu’il est désormais temps de démontrer l’utilité sociale des voyages et assumer une partie de ses vices au premier rang desquels leurs empreinte carbone, il est de la responsabilités des opérateurs de voyages de démontrer que les voyages forment, éduquent, éveillent, … les jeunes et les moins jeunes, pour mieux respecter la planète et des habitants.

Cette notion a émergé dans l’esprit de Julien Buot en 2017, année internationale du tourisme durable pour le développement. Cette année là, le Comité 21 lui commande un article sur un des Objectifs du Développement Durable, le numéro 16, sur la promotion de la paix dans les sociétés. C’est ensuite qu’il est invité au Forum Mondial pour la Paix en Normandie et que son travail sur les vertus pacifiques du voyage débute et il en arrive à cette conclusion :  en se déplaçant, quel que soit le type de voyage, on est confronté à des avis différents, des vertus d’éducation à l’environnement et à la coopération internationale. Cette réflexion rejoint la mission de la Charte Ethique du Voyageur et d’ATR : informer, éduquer afin de mieux voyager.

Si l’on s’intéresse à l’expérience vécue, l’apprentissage se fait surtout par les aléas du voyage. Ici, les voyages scientifiques changent la vision du voyageur à son retour. Pour cela, il n’est pas nécessaire d’aller au Kirghizstan dans la quête de la panthère des neiges : à l’instar des contes de fées où le héros suit tout un parcours initiatique, le voyageur devient le héros d’une aventure, proche ou lointaine qui le trnasforme.

Au niveau du regard que l’on a sur soi-même, c’est assez incroyable de voir que des actes très simples peuvent nous rendre directement acteur de l’évolution positive de la société. Petit à petit on augmente le nombre de personnes qui veulent partir sur des voyages qui ont du sens. Au-delà du sens que l’on donne au voyage, c’est une utilité qu’on lui apporte, car arrêter de voyager n’est pas une solution et ce serait mettre en danger certains acteurs locaux qui vivent du tourisme. Ce serait mettre en danger aussi des espèces qui permettent d’être protéger par le voyage (en allant à la rencontre de certaines espèces, on permet aussi de reconvertir des braconniers en guide par exemple). L’expérience du voyage doit augmenter sa part de préservation et participer à son apprentissage mais on peut le faire proche de chez soi.

Cependant, il faut aussi redonner tout son caractère exceptionnel au voyage et à la rencontre avec certaines espèces (comme le fameux Big 5*).

« On doit calmer la chasse à l’image. Il y a plein de choses qui se racontent derrière ce que vous êtes en train de vivre. On ne va pas dépasser certaines limites pour aller voir un animal. » – Jean-Christophe Guérin

Cet événement était aussi l’occasion pour ATR de partager les bonnes pratiques de ses membres :

  • Kappa Club : dans l’ensemble du bloc de séjour (même s’ils incluent de sorties) ils proposent une sortie pour les enfants sur le sujet de déchets (ramassage puis création de souvenirs avec les déchets ramassés).
  • Vefe éducation : première agence à avoir mis en place un dispositif de voyage sur le thème du développement durable, des voyages éducatifs.
  • L’Arbre à voyage : travail sur un voyage au Bénin où le voyageur va planter des propagules de palétuviers (des organes d’un type de mangrove poussant plus rapidement et en plus grande quantité) au milieu d’un lac. L’intérêt ici est de mettre le voyageur à contribution des actions climatiques.
  • Ponant : Partenariat avec l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER) qui donne un kit de prélèvement de plancton (qui ne se trouve que dans des zones où vont les bateaux Ponant) aux voyageurs des croisières permettant ainsi l’avancée de la recherche scientifique. Il est important de montrer que les grosses structures aussi mettent en place des choses et que si on veut que ça change, il faut donner la voix à ces grands groupes favorisant le changement de schémas et de pensées.

En conclusion de cette table-ronde, nous soulignons que la production et la vente de voyage doit passer d’un mode quantitatif à qualitatif et utilitaire. Il faut montrer qu’il n’est pas nécessaire de totalement arrêter l’avion (bien qu’il faille le diminuer drastiquement) mais que nous pouvons le prendre lorsque cela est utile.

*Le Big 5 se compose des cinq mammifères emblématiques d’Afrique : le lion, l’éléphant, le buffle, le rhinocéros noir, et le léopard d’Afrique. Ces cinq animaux on été mis en avant par les autorités touristiques dans le cadre des safaris photographiques. A l‘exception du buffle, ces espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction.

Comment approcher les primates de façon responsable ?

 

Jean-Christophe Guérin a cette fois pris sa casquette Vie Sauvage pour intervenir lors d’une table-ronde sur l’approche respectueuse des primates avec Stéphanie Philippe (DROPS).

Ici est fortement mis en avant la notion de rareté : il est possible que pendant ces voyages, on ne va pas voir ou entrevoir ces primates. C’est une chance (surtout lorsqu’on se rend dans son habitat naturel et lorsque l’on part à la rencontre d’espèces protégées), ce n’est pas un du. Il faut alors, en tant qu’opérateur touristique sensibiliser sur ce sujet et sur les comportements à adopter et pouvoir gérer la frustration d’une photo non-prise

Et une fois encore, l’utilité du voyage ressort : est-ce qu’il est vraiment responsable de se rendre dans l’habitat naturel d’un primate juste pour l’expérience, en enlevant l’aspect scientifique et de préservation (augmenter leur population, les protéger, les étudier, …) ? Selon Stéphanie Philippe, non, cependant, il ne faut pas non plus oublier le flux économique que cela apporte à certaines destinations, car dans certains cas ce patrimoine naturel et cette biodiversité est politiquement défendu.

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