1/ Qui êtes-vous ? Que faites-vous ?
- Pouvez-vous ériger votre portrait ?
Je suis Laurent Bourdenet, 53 ans, arrivé en 2013 chez Chamina Voyages en tant que directeur général. Après 20 ans dans l’informatique, avec de beaux projets et de belles rencontres j’ai eu l’opportunité de diriger une entreprise spécialisée dans la randonnée. J’ai pris la décision de quitter Paris et mon univers en une minute chrono car j’avais fait le tour de mon ancien métier et j’avais une grande envie de découverte, de changer, combiné avec une rencontre et me voilà en Auvergne !
Concernant mes hobbies, j’aime la littérature avec un penchant pour certains auteurs américains, depuis peu la littérature science-fiction. Le sport fait partie aussi de mes loisirs comme la natation, le vélo et la course à pied avant d’avoir mes problèmes de dos. La nature et la randonnée sont présentes certes à titre professionnel mais également personnel, seul ou avec des amis. La marche est essentielle, la meilleure des thérapies, un lien entre la nature et soi-même, les pieds au sol et les yeux vers l’horizon.
- Et un bref portrait de votre entreprise ?
Chamina Voyages est une entreprise qui existe depuis 40 ans, et est issue du monde associatif des années 70. Nous proposons des séjours de randonnée en France, en Europe et dans les îles, en petits groupes et en liberté, concept que nous avons développé dès 1984 ! Chamina est une entreprise très engagée pour l’environnement, fière de ses racines auvergnates et lozériennes. Nos séjours s’adressent à tous. Nous sommes la seule agence experte des destinations de proximité : France et Europe.
2/ Pourquoi avoir adhéré à ATR ?
- Que représente pour vous le tourisme responsable (en général) ?
Le tourisme responsable c’est prêter attention à l’économie locale, au social et à l’environnement du territoire en question. C’est le respect des valeurs de partage et de préservation ; c’est une juste rémunération des prestataires ; c’est éviter les travers du mainstream. La marche c’est prendre le temps, renouer à l’essentiel, une vraie découverte. Elle est intrinsèquement responsable.
- Et le label ATR en particulier ?
Chamina est membre fondateur d’ATR, c’était pour François Glémain, le fondateur de l’agence, une évidence de se rassembler autour du tourisme responsable. C’est aussi contribuer à rencontrer : ATR touche d’autres types d’acteurs du tourisme mais dont le socle commun est la découverte, le loisir et la volonté de bien faire.
- Y a-t-il des thématiques ou des actions qu’ATR ne couvre pas ? Si oui, lesquelles ?
ATR traitait souvent des problématiques sur les voyages lointains mais depuis 2, 3 ans on aborde des problématiques liées à notre environnement : les déchets de plastiques, la biodiversité etc. Je trouve cette évolution très positive car chacun s’y retrouve.
3/ Comment agir pour un tourisme responsable ?
- Pouvez-vous nous donner un exemple de bonne pratique mis en place par l’entreprise ?
Étant spécialiste des destinations de proximité, nous avons toujours œuvré pour limiter l’impact de nos voyages, l’accessibilité en train de plus de 80% de nos voyages en est un bon exemple. Et pour l’aérien, nous absorbons 100% des émissions carbone de nos clients et de notre personnel.
Nous portons également une forte attention à la réduction des déchets. Nous encourageons nos clients à emporter leur gourde, leurs couverts, à privilégier le vrac et les produits locaux. Nos accompagnateurs appliquent eux-mêmes ces principes et sont acteurs de la sensibilisation. Chaque geste compte ! En interne par exemple nous dégustons du café en vrac, qui est non seulement délicieux mais également plus économique que des capsules.
Nos collaborateurs sont individuellement très engagés et à leur initiative ont été créés des ateliers de partage de bonnes pratiques : découvrir les huiles essentielles ; fabriquer sa lessive ou son déodorant ; créer ses décorations de Noël avec de la récupération… Ce sont des moments de sensibilisation et de partage forts.
- Comment agissez-vous vous-même personnellement ? (Au sein de l’entreprise et dans votre quotidien)
J’ai la chance de pouvoir venir travailler en vélo et réaliser la quasi-totalité de mes déplacements à pied ou à vélo. Je prends le train pour mes aller-retours à Paris. J’aime bien manger et cuisiner donc je fais attention aux circuits courts et me fournis au maximum en local ; à Clermont-Ferrand on a du choix ! Je maîtrise maintenant la recette de la truffade, un plat à base de pommes de terre et de tomme fraîche auvergnate !
- Comment voyez-vous le tourisme à l’avenir, en quoi peut-il être plus responsable ?
Nous sommes convaincus que la forme de séjours et de vacances que nous proposons trouvera une place encore plus importante dans le tourisme à l’avenir. Il y a un besoin de plus en plus important de reconnexion à la nature.
Une évolution nécessaire pour l’ensemble du tourisme, l’entrée de nouveaux acteurs dans ATR s’inscrit dans un élan de prise en compte des problématiques de l’environnement par tous les acteurs.
- D’après-vous, quelles vont être les conséquences du Covid 19 ? Sur la profession ? Sur le monde du tourisme et des TO ?
Le Covid19 doit permettre à ATR d’avoir une parole plus écoutée, de porter haut nos valeurs auprès de la communauté du tourisme en France. Nous devons encore plus prendre en compte les ressources de notre planète, notamment dans le cadre de l’avion : voyager moins, plus longtemps. Il y aura une remise en question du prix, il faudra accepter qu’un tourisme plus respectueux sera peut-être plus cher. On redécouvre la France, l’Europe, c’est une bonne chose.
- La crise Covid19 aura-t-elle une influence sur votre activité/production future ?
Les bases sont là dans notre production, nous avons a déjà commencé à réfléchir à des séjours « low-impact », à aller encore plus loin. Notre crédo #pasbesoindallerloin a trouvé beaucoup d’écho cette année, la France est revalorisée, le local… nous travaillons sur la création de nouveaux séjours, de nouvelles destinations de proximité, de nouvelles expériences.
4/ Le voyage et vous
- Quel est votre meilleur souvenir de voyage ? (Une émotion, une odeur, une sensation, une musique, une rencontre ?)
En choisir un est impossible mais j’ai une tendresse particulière pour les déserts : la traversée du Haut Atlas avec ma fille ; un coucher de soleil sur l’Altiplano en Bolivie ; une nuit à la belle étoile dans le Wadi Rum ; un petit matin en Mauritanie avec la croix du sud.
La France bien sûr m’a offert des émotions fortes : la sérénité d’un lever de soleil sur les crêtes de Viso ; des fous rires avec des amis lors d’une randonnée dans la vallée de Chaudefour ; le bien-être sur mon vélo en passant de Bastides en bastides dans le Périgord, mon terrain de jeu préféré.
- Quel est le voyage de vos rêves ou votre prochain voyage ?
C’est une sacrée question à me poser en ce moment, j’avais très envie d’aller à Oman pour y marcher, mais aujourd’hui je veux passer du temps en France et en Europe. Je suis attiré par la Slovénie, un des derniers pays ajoutés à l‘offre de Chamina.
Entretien réalisé en juillet 2020.