Julie GEOFFROY

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1/ Qui êtes-vous ? Que faites-vous ?

Je m’appelle Julie, j’ai 41 ans, et suis originaire de Metz ; à la fin de mes études, je suis partie travailler à Quito, au Ministère du Tourisme d’Equateur. Ce fut une expérience décisive tant sur le plan personnel que professionnel, avec la découverte de l’univers de la promotion touristique.

Le pays a connu une période d’instabilité politique et j’ai été obligée de rentrer en France. Dès mon retour, Gaël de La Porte du Theil, fondateur et Président d’Interface Tourism – qui assurait alors la représentation de l’Equateur en France, m’a proposé de rejoindre son équipe. J’ai donc pu poursuivre mon travail pour ce pays qui m’avait tant apporté !

J’ai ensuite été amenée à travailler sur une plus grande diversité de dossiers, pour un plus grand nombre de clients, mon équipe s’est agrandie, mes missions se sont élargies, jusqu’à devenir directrice de comptes. Pendant plus de 10 ans, j’ai ainsi eu la chance de travailler pour des destinations aussi variées que l’Équateur, le Chili, le Mexique, les États-Unis, la Nouvelle-Calédonie, l’Ile Maurice, mais aussi le Qatar, le Liban, Bahreïn etc.

J’ai ensuite été nommée Directrice du Développement ; c’est un rôle qui englobe de nombreux aspects, comme le développement du portefeuille clients, de nouveaux services, ou encore de la visibilité de l’agence. L’agence a énormément évolué depuis toutes ces années, et je suis heureuse de constater que c’est la force du collectif qui a donné de tels résultats.

La passion du Voyage, l’envie de la faire partager, la rencontre avec l’autre, l’interculturalité, sont des valeurs qui me sont chères. Rien ne me rend plus heureuse que de mettre mes chaussures de rando et mon sac à dos pour aller découvrir un territoire, proche ou lointain. Pour moi, le trekking est le meilleur moyen pour prendre son temps, s’imprégner d’un lieu, hors des sentiers battus, et aller rencontrer les habitants.

Pouvez-vous ériger un portrait de votre entreprise : son métier, sa taille, ses principales caractéristiques, ses grandes destinations, sa singularité…

Interface Tourism est une agence de communication dédiée aux acteurs du Voyage ; nous imaginons, concevons et mettons en œuvre des stratégies 360, allant des campagnes BtoC au développement de partenariats, en passant par les Relations Publiques, sans oublier la promotion avec et auprès des professionnels du tourisme – le tout pour une promotion sur le tourisme de loisirs et sur le tourisme d’affaires (MICE). Nous accompagnons également nos clients à travers les études, pour connaître leur image et leur perception sur le marché, mais aussi être à la pointe des tendances de consommation et des évolutions du secteur.

Nous travaillons principalement pour des territoires français ou étrangers (ville, région, pays…), ainsi que pour quelques clients privés (lieux d’attractions, hébergements, compagnies aériennes…).

Interface Tourism est née à Paris en 2000, et notre groupe a désormais des bureaux en Allemagne, au Royaume Uni, en Espagne, en Italie, et aux Pays-Bas.

2/ Pourquoi avoir adhéré à ATR ? Que représente pour vous le tourisme responsable (en général) ? Et le label ATR en particulier ? Y a-t-il des thématiques ou des actions qu’ATR ne couvre pas ? Si oui, lesquelles ?

Nous suivions depuis plusieurs années les activités de l’association, et même si le label ATR ne correspondait évidemment pas à notre activité, nous souhaitions affirmer notre engagement pour un tourisme plus responsable ; nous sommes devenus membres en 2019, et sommes fiers d’être la première agence de notre secteur à rejoindre ATR.

En tant que société de conseil, nous estimons avoir un rôle à jouer auprès de nos clients bien sûr, mais aussi de tous les publics auxquels nous nous adressons. Parce qu’il n’est aujourd’hui plus une option mais une nécessité, nous nous sommes engagés à faire du tourisme responsable un de nos axes stratégiques et prioritaires.

Nous devons favoriser un tourisme intelligent, mettre en avant les territoires et les acteurs du tourisme en prenant garde au respect des lieux et des vivants. La durabilité doit être au cœur de nos préoccupations pour laisser une empreinte positive sur notre environnement.

ATR offre de formidables opportunités pour réfléchir et échanger entre acteurs engagés, d’horizons variés et de tailles différentes, toujours dans un esprit constructif et bienveillant. Le profil des membres s’est d’ailleurs élargi au fil des années, et même si nous ne sommes pas éligibles au label actuel, nous nous inspirons des bonnes pratiques mises en place.

3/ Comment agir pour un tourisme responsable ? 

Nous avons développé une politique RSE stratégique et intégrée, dont je suis responsable, épaulée par une équipe de volontaires dans notre équipe.

Nous avons développé des outils pour sensibiliser à la fois notre équipe et nos clients, et menons également des études pour souligner l’importance des aspects durables. Par ailleurs, dans notre manière de promouvoir les destinations, nous développons des messages axés sur toutes les formes de tourisme responsable et les manières de le pratiquer, afin de valoriser les partenaires et produits touristiques responsables. De plus, nous développons nos activités de promotion en privilégiant les acteurs du tourisme engagés pour le tourisme responsable, et de manière plus générale, nous veillons à choisir des prestataires engagés (sur nos évènements par exemple). Enfin, lorsqu’un déplacement est nécessaire, nous veillons à ce que nos voyages soient pensés de manière la plus responsable possible.

Afin d’offrir un environnement de travail sain, agréable, et plus vert, nous nous efforçons de multiplier les petits gestes au quotidien tels que le tri et la collecte de déchets par un prestataire spécialisé, la limitation de notre consommation d’énergie, la suppression de vaisselle en plastique, la transposition de toute notre comptabilité en digital, l’utilisation de produits d’entretien et de nettoyage biologiques, etc.

Depuis 2021, nous sommes engagés dans un processus de calcul de notre empreinte carbone pour mettre en place une politique de réduction des émissions et absorber les émissions produites par notre équipe. Nous ne prétendons pas être exemplaires, ni irréprochables, mais nous travaillons quotidiennement sur nos axes d’amélioration !

Comment voyez-vous le tourisme à l’avenir, en quoi peut-il être plus responsable ?

Avec notamment une meilleure répartition géographique du visitorat et un plus grand étalement de la saisonnalité, la gestion des flux touristiques est l’un des enjeux majeurs du tourisme responsable. Il s’agit d’une thématique fortement soutenue dans nos stratégies de promotion, au double bénéfice : pour la destination d’une part, qui peut mieux maîtriser et optimiser son activité touristique, et pour le visiteur d’autre part, qui bénéficie d’une meilleure expérience de découverte.

Des défis particuliers sont à prendre en compte, comme la prise de conscience de l’impact du transport – essentiellement aérien – sur le dérèglement climatique, mais aussi l’inflation qui s’accélère (notamment sur l’énergie) etc. Mais il ne faut pas perdre de vue que le secteur du tourisme est un moteur fort de l’économie, essentiel à la (sur)vie de millions de personnes dans le monde. Il faut porter un discours plus inclusif et valorisant tous les aspects positifs (social, économique etc.) de l’activité touristique… lorsque qu’elle est bien maîtrisée.

4/ Le voyage et vous

Quel est votre meilleur souvenir de voyage ? (Une émotion, une odeur, un bruit ou une musique, une rencontre, un souvenir gustatif etc.)

Je vais tricher un peu car c’est impossible de choisir un seul moment ?

La rencontre la plus énergisante était la traversée d’un village du Fouta, en Guinée, avec tous ces enfants qui sont sortis de l’école en courant pour qu’on fasse un bout de chemin ensemble ; leurs rires, leur joie de vivre, leur énergie étaient incroyables !

Le paysage le plus saisissant était dans la région du Spiti, en Inde, ces massifs très minéraux de plus de 6.000 mètres, avec des glaciers, sous un ciel bleu intense et de gros nuages qui donnaient à ces montagnes un air de tableau parfait.

La rencontre animalière la plus émouvante était avec deux bébés ours de quelques mois, qui jouaient en toute insouciance sous le regard attentif de leur maman dans les Asturies, en Espagne.

Le réveil le plus doux était aux premières lueurs du soleil, emmitouflée dans mon duvet, avec le bruit et les vibrations du sol par un troupeau de chevaux lancés à plein galop dans les steppes kirghizes.

Quel est le voyage de vos rêves ou votre prochain voyage ?

Impossible de répondre où, en revanche je sais quoi : en rando, en bivouac ou en refuge. Avec le bonheur simple de me laver les dents en pleine nature, au milieu de nulle part, face à des panoramas uniques…

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